Êtes-vous en état de « webriété »?

Il y a environ une semaine, j’ai éprouvé un certain découragement face à la somme d’articles et de billets que je trouvais par rapport au sujet qui m’intéressait: les médias sociaux. Je croulais quasiment sous le poids des articles et informations (parfois contradictoires) que je lisais, bookmarkais et imprimais, à partir du web. L’expression « état de webriété » m’est venue à l’esprit car elle décrivait bien l’état dans lequel je me trouvais. J’ai alors envoyé ce tweet:

« Depuis quelques mois maintenant, mon ordi est en état de webriété de plus en plus avancé. »

Je trouve que cette expression vient un peu cerner la puissance de Google et du web mais aussi ses conséquences néfastes sur l’usager. Croulant littérallement sous les tonnes de données que je trouvais sur ce sujet, j’en ai presque perdu mes moyens et ma capacité à discerner le bon du moins bon et le pertinent du non pertinent. J’avais déjà vécu un pareil sentiment il y a quelques années en faisant de la recherche de données secondaires sur le web. Mais malheureusement, la situation s’intensifie avec l’explosion des contenus générés par les usagers sur le web. Je me suis dit que je n’étais sans doute pas le seul à vivre telle situation ou ce tel état de « webriété ». Ma première définition de cet état a été:

« État donné à un ordi qui s’abreuve de contenu web au risque de faire perdre à son utilisateur un certain discernement. »

Et puis après quelques tweets échangés avec @ywilliams ou si vous préférez AgentSolo, ce dernier est arrivé avec cette définition:

« État euphorique provoqué par une utilisation intensive de contenu et d’applications provenant du Web »

Même si je trouve que le qualificatif euphorique est un peu fort (même si on veut garder un certain parallèle avec l’alcool), j’aime bien cette définition parce qu’elle ramène l’état à celui de l’usager et non à son ordinateur. Et ça reflète mieux l’idée que j’avais à l’esprit quand j’ai eu ce flash. Je trouve donc qu’une combinaison des nos idées donne la meilleure définition… Alors, si on résume, la définition officielle du néologisme « webriété » comme dans l’expression « état de webriété » est:

« État quasi-euphorique d’un internaute provoqué par une utilisation intensive de contenu et d’applications provenant du web. Cette surabondance d’information et de données peut aller jusqu’à faire perdre un certain discernement à l’internaute. »

Avez-vous déjà été en état de « webriété »? Probablement que oui.  Heureusement, les remèdes contre cet état sont fort similaires à ceux recommandés par les médecins pour contrer les ravages de l’alcool.

  1. Réduire sa consommation
  2. Boire beaucoup d’eau
  3. Faire de l’exercice
  4. Dormez plus et mieux

PS: Merci à AgentSolo (Yves Williams) d’avoir bonifié mon flash. C’est une belle démonstration de la puissance du web 2.0.

MAJ, le 7 mai 2009. Est-ce que vous croyez que le concept de « webriété » est 0,08, 2.0 ou serait-il une nouvelle incarnation du web 3.0? À ceux qui, comme Michel Monette, croyaient que le web 3.0 allait leur permettre de mieux déguster l’information, je pense qu’il faudra garder un pot de Tylenol tout près. C’est connu, le vin d’épicerie donne plus de maux de tête…

MAJ le 15 mai. Ca y est, ce néologisme est désormais officialisé car il apparait depuis hier dans le Dictionnaire du futur. Ma définition originale a été bonifiée par Anne-Caroline Paucot et Albertine Meunier et vous pouvez la retrouvez en entier ici. Ca me donne presque le goût de créer d’autres mots!

13 réflexions au sujet de « Êtes-vous en état de « webriété »? »

  1. J’aime bien ton analyse sur l’état de « wébriété ». D’ailleurs, je ne serais pas étonné que le terme reste tellement il est à propos. Ça tombe à pique au moment où je me demande si je ne passe pas trop de temps à mon ordi. Et pourtant, je sais fort bien que je ne fais pas partie des plus actives sur le web ! Le fait de commencer ton billet avec un concept nouveau et un peu abstrait tout en le terminant de façon très structurée et logique nous ramène brutalement à la réalité. Je ne sais pas si tu as voulu faire de l’ironie avec tes recommandations, mais je les juges très pertinentes. Finalement, pense à toi et à ton bien-être si tu ne veux pas tomber en état de « wébriété » ! Je les aurais cependant mis dans l’ordre inverse. La consommation est forcément réduite si on suit les 3 autres recommandations 😉

    • @Cindy
      Tant mieux si le terme reste! Je pense que peu importe notre niveau d’utilisation du web, on passe tous par une certaine phase de webriété. Les seuils de tolérance sont simplement différents d’un individu à un autre (comme pour l’alcool).

      J’ai voulu faire un brin d’ironie avec mes recommandations mes je dois t’avouer que je les applique. Il y a des jours ou je passe tellement de temps sur le web et mon ordi que la tête me tourne. C’est comme un abus de boisson, trop c’est comme pas assez. Je vais alors prendre une bouffée d’air ou je décroche tout simplement de mon ordi et je laisse reposer mon cerveau. Après ca va mieux!

  2. Le flux d’informations est tellement grand que ça ne prend pas beaucoup de temps avant que le sentiment de webriété embarque.

    Il faut savoir être vigilant, et surtout bien choisir la source à laquelle on s’abreuve.

    Comme dit le proverbe, trop c’est comme pas assez, et le web c’est souvent beaucoup plus que le client en demande.

  3. Ton expression tombe pile sur l’état dans lequel je me sens depuis quelques temps, moi qui ne me considère pas tellement web…
    Il est telleemnt à propos que tu devrais le publier sur wikipédia.

    Bravo pour ton billet, il permet de remettre les pendules à l’heure et priorités aux bonnes places.

  4. Excellente intervention Étichat !

    Je suis entièrement d’accord avec toi, et je t’en ai d’ailleurs déjà fait part à quelques reprises. Étant sans emploi dans le moment, je me retrouve souvent dépassé par la quantité d’information auquel j’ai accès sur le web (les médiaux n’ont fait qu’accélérer la vitesse à laquelle l’information pertinente circule), et surtout de tout ces sujets que j’aimerais tant maitriser.

    Pour moi, le terme anglais qui résume le mieux cet état d’esprit et qui n’a pas d’équivalent français est ‘overwhelming’. Je préfère de beaucoup par contre le nouveau terme de ton crû, soit webriété.

  5. Je dirais que c’est par période, je prends pas toutes mes informations sur le web, j’écoute la radio et la télé, et c’est souvent de là que viens l’inspiration. Oui pour les auteurs des livres que je lis et que j’emprunte le web est utile parce qu’on connait pas tout. Et il m’arrive aussi d’être longtemps sans écrire dans mon blogue, parce qu’on vit. Il faut dire aussi que mon blogue est plus simple que le tien, c’est la la différence … mais il y aussi des périodes ou je suis là longtemps parce que je cherche l’inspiration, j’ai pas toujours quelque chose à dire.

  6. Quelle trouvaille que ce mot! On dit qu’une image vaut mille mots alors ton mot  »webriété » est une image! Ce qui est fascinant, c’est qu’il exprime un sentiment presque’universel de tous ceux qui sont le moindrement accro au web. J’ai fait l’acquisition il y a environ deux mois d’un MacbookPro et hier d’un IPhone. Ma consommation a soudainement augmenté et je passe un temps fou devant mon écran; qui plus est, j’essaie de me garder à jour(ou à flot) et je dois admettre que c’est une bataille perdue d’avance. Cette expérience m’amène à faire des apprentissages quant à ma  »consommation » mais également dans ma capacité de faire des choix sur les contenus à visiter et à conserver un équilibre entre ordi, sport, famille etc.
    J’ai un blogue qui traite de l’apprentissage et du web en général, je ne manquerai pas de faire connaître ce billet qui est tout à fait dans ma réflexion sur les médias sociaux. Merci

  7. Ping : Êtes-vous drogué de la Toile? | Synchro Blogue | Sympatico / MSN

  8. Bonjour, je ne sais ps si je suis au bon endroit. Je viens de découvrir, il y a 3 jours, que mon conjoint consommait du cybersexe, est-ce ici que je puis en parler ou auriez-vous un autre endroit à me conseiller ?

    Merci

  9. Ping : Êtes-vous en contrôle du Web? | Synchro Blogue | Sympatico

  10. Ping : Le « Frientertainment  ou quand vos amis deviennent votre source de divertissement | «Blogue d'Etienne Chabot

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