Les blogues, des médias de masse?

Eh bien, il semble que oui! Et ce n’est pas moi qui le dit, c’est le PDG de Technorati.

Alors tous les copains qui me traitent de bibitte techno et de simili-geek, voyez que je ne suis pas seul. Et surtout, que je le serai de moins en moins… En fait, je suis juste un marketer de PME un petit peu plus curieux que la moyenne.

À la lecture de l’article du eMarketer d’aujourd’hui (en anglais), on peut lire que: 

« If yesterday’s blogs were about personal expression, today’s are about two-way conversations that take place on many fronts: independent, standalone blogs; social networks; e-commerce and mainstream media sites; and microblogging platforms such as Twitter. »

Même si ces données sont américaines, on en en droit de s’attendre à que cette vague franchisse d’ici 12-18 mois la frontière canadienne. C’est une opportunité pour tous les blogueurs actuels et en devenir. Une opportunité d’être parmi les pionniers, du moins ici. C’est une opportunité aussi parce que c’est une première dans toute l’histoire du marketing.  Les PMEs peuvent engager une conversation (pas juste un monologue) avec les utilisateurs de leur produits et ce, avec très peu d’investissements.  Ces dernières pourront illustrer leur transparence et leur authenticité aux côtés des grande marques nationales dans la blogoshpère. Elles ne sont plus laissées pour contre parce qu’elles ne peuvent se permettre les budgets faramineux de publicité traditionnelle que les grandes marques ont trop longtemps utilisés pour monopoliser l’attention dans certaines industries.

Les blogues vont continuer d’exercer leur influence sur les marques, peut-importe si les blogues sont publiés par les marques elles-mêmes ou par des utilisateurs individuels. La frontière entre les medias de masse et l’individu en tant que medium s’amenuise à chaque mois.

“The lines are becoming blurred between a standalone blog that might be created on TypePad or Blogger or WordPress and blog content that’s created by The New York Times.”

Aux yeux de Google, que l’information ait été produite par un utilisateur ou un journaliste qui publie sur le blogue d’un media de masse, ne fait pas de différence. C’est la pertinence prévaut.

« Currently, 27.9 million US Internet users have a blog they update at least once per month, and they represent 14% of the Internet population. By 2013, 37.6 million users will update their blogs at least monthly. »

C’est dont une chance unique que les marketers ont de participer à ces conversations.

Suivre les conversations qui se déroulent en ligne n’est maintenant plus suffisant (tracker votre marque par le biais d’alertes). Si vous ne le faisiez pas déjà, je vous annonce que c’est un minimum que tout marketer qui se respecte devrait s’affranchir.

Participez aux conversations s’avère une stratégie beaucoup plus judicieuse car vous pourrez désormais « influencer » les conversations. L’ère du message unique contrôlé par l’émetteur est désormais révolue. On ne contrôle plus le message, ce sont les utilisateurs de nos produits qui en deviennent les ambassadeurs. Prétendre le contraire, c’est faire fi de tous les développements qu’internet a apportés au monde des communications. Le seul bout que l’on contrôle réellement en tant que marketer, c’est l’expérience que notre marque/produit fait vivre au client. Pour ma part, un blogue corporatif fait partie de la marque d’un produit.

Et pour ceux qui croient que les blogues ne sont pas lus, vous êtes dans l’erreur.

« eMarketer estimates that in 2009 96.6 million US Internet users will read a blog at least once per month. By 2013, 128.2 million people, or 58% of all US users, will do the same. »

Alors, un bel avenir est réservé aux blogues. Avez-vous commencé à travailler votre stratégie de blogging?

 

MAJ, le 23 avril 2009: Une belle lecture complémentaire encore du eMarketer (en anglais) qui vient confirmer que les bloggers ne sont pas si méchants que cela… en général.

MAJ, le 27 avril 2009: Michelle Blanc ajoute sa perspective ainsi qu’un paquet d’hyperliens ultra pertinents dans ce billet qui indique la voie aux gestionnaires marketing de PME en répondant à la question: Pourquoi ça va vous prendre un gestionnaire de réseaux sociaux?  SI vous êtes comme moi et travailliez dans une PME, en attendant ce gestionnaire dédié aux réseaux sociaux, soyez un hérétique et plongez. Les opportunités pour les marketers de PME qui seront les pionniers sont immenses.

MAJ, le 28 avril 2009: Jason Cohen, sur son blog A Smart Bear, propose une excellente analyse comparée entre l’arrivée des blogues vs l’arrivée des sites web à la fin des années 90. Son billet « Why You Have to Engage in Social Media Even if You Don’t Want To » est très éclairant et risque de vous donnez le dernier petit coup de pied afin de mettre en branle un stratégie de médias sociaux et de blogues dans votre entreprise. Il y cite entre autre les exemples à succès de Rubbermaid, Nike ID et Zappos.

Ne jamais dire jamais.

Note: Ce billet a été rédigé en réaction à l’article « RIP, les RP? Jamais! » dans la newsletter d’Infopresse d’aujourd’hui.

Je voulais réagir directement sur le site d’Infopresse  mais après avoir tout tapocher mon commentaire et appuyé sur « ajouter », Pouf! une page d’erreur apparait. Ca fait une couple de fois que ca m’arrive alors là je vais réagir directement ici sur mon « hub » à moi. Moins de coverage sans doute mais au moins on pourra débattre de la question! C’est plate parce que même si Infopresse essaie d’engager une converstion avec ses lecteurs, ils mettent tellement moins de barrières que ça vient freiner les élans de bien des gens. Il n’y a à peu près jamais de commentaires sur les articles qu’ils publient en ligne…, M’enfin comme dirait Gaston Lagaffe.

Je veux simplement réagir à un article publié dans la newsletter d’Infopresse d’aujourd’hui  à propos des pôôôôôôvres firmes de relations publiques. L’article a été rédigé par Monsieur André Bouthillier, président de Communications André Bouthillier.

Je pense que Monsieur Bouthillier fait fausse route avec son argumentaire. Il tente de « victimiser » les firmes de relations publiques avec ce discours qui se veut en quelque sorte, une réponse, aux pourfendeurs des relations publiques. Je ne suis pas un officiel pourfendeur des RP mais j’essaie juste d’apporter un regard neutre sur leur situation.

Quelques exemples tirés du texte de M. Bouthillier: 

  • « Certains pseudo-critiques se plaisent à associer les relations publiques à l’«industrie du mensonge»;
  • « Je suis toujours choqué d’entendre de fins observateurs parler d’«opérations de relations publiques» ou encore traiter les relationnistes (quel nom affreux!) de manipulateurs des journalistes. »

Son discours me fait un peu penser à celui de  la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec (FPJQ), que Michelle Leblanc a gentiment ironisé avec son billet « La FPJQ et les fabricants de fouet, même combat »: une démonstration flagrante de myopie marketing.

Ce ne sont pas les pourfendeurs des relations publiques qui feront disparaitre les relationistes et boites de PR si elles ne se ré-inventent pas,  mais plutôt:

  • des changements profonds dans les habitudes de consommation des médias (autnat les médias traditionnels que les nouveaux);
  • les modes de diffusion de ces derniers;
  • mais surtout la perception que les consommateurs ont des médias traditionnels.

Les boites de PR ont grandi et fait des profits monstres sur la prémisse qu’il faille « packager » le message et le diffuser au plus grand nombre possible. C’est là qu’ils apportaient de la valeur. Malheureusement, ca ne fonctionne plus. Je ne vous apprend rien en vous disant que les médias de masse (Journaux, télé, etc) sont en processus de ré-invention. Ils se cherchent. Ils cherchent le bon modèle d’affaires car celui sur lequel ils ont surfé pendant si longtemps ne tient plus. La raison d’être des firmes de PR a longuement été à la remorque des médias de masse donc, elles doivent se ré-inventer elles aussi. Ce n’est pas ce que j’observe pour l’instant.

On ne veut plus de messages préfabriqués

Les consommateurs recherchent de plus en plus de transparence et d’authenticité. Ca devient un critère décisionnel d’achat particulièrement auprès de la génération X (et même de la génération Y pour ma part!). Ces derniers ont horreur des messages « packagés ». Ils ignorent tout ce qui sonne comme un communiqué de presse. Or, c’est expressément  ce qu’une grande majorité de boite de PR font: packager des messages et rédiger des communiqués de presse (qui ne sont plus lus par personne).

Internet n’a pas de concurrence en terme de performance de diffusion de contenu

Pour ce qui est de la diffusion, pas besoin d’en discuter longtemps. En quelques clicks de souris, on peut diffuser à une,  5000 ou 100000 personnes. C’est le même prix. Alors, pour la diffusion, le modèle d’affaire des relationnistes tient mal la route. En 2002, Al et Laura Ries écrivaient un best seller dans la communauté marketing: « The Fall of Advertising & the Rise of PR ».

Book Cover

Force est d’admettre que 7 ans après, la publicité traditionnelle poursuit sa chute mais je ne suis pas convaincu que les RP sont en si forte progression. J’attends le livre d’un autre gourou du marketing qui pourrait s’intituler: « The Fall of PR, the Rise of User-Generated Content »!

Qu’en pensez-vous? N’hésitez pas à commenter ci bas.